Camp du Struthof (67)

Le camp de concentration de Natzwiller-Struthof est le seul camp de concentration sur le sol français.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, l’Alsace est annexée par le IIIème Reich. Himmler, chef de la Gestapo et Oswald Pohl, chef principal d’économie de la SS souhaitent installer des camps à proximité de carrières pour y faire travailler des déportés. Le site de Struthof, sur les hauteurs de Natzwiller, est choisi pour la présence à proximité de granit rose.
Le camp est ouvert le 21 avril 1941. Il est gardé par 80 SS et peut accueillir 2.000 prisonniers. On en compte en fait près de 7.000 fin août 1944. Il fonctionnera pendant toute la durée de la guerre jusqu’à son évacuation par les SS en septembre 1944 peu avant l’arrivée de l’armée américaine (novembre 1944). C’est d’ailleurs le premier camp de concentration du front de l’ouest à être découvert par les forces alliées.
Pendant toute la durée de fonctionnement du camp, ce sont environ 52.000 déportés qui y ont été internés. L'objectif de ce camp était d’anéantir les « ennemis politiques incorrigibles du Reich » : conditions inhumaines de détention et de travail, malnutrition, hygiène désastreuse, sévices, exécutions, expériences médicales. Face à l’avancée des forces alliées, les exécutions de résistants français se multiplient notamment celle de 140 résistants dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1944. En 1943, une chambre à gaz est mise en service en contrebas du camp. Elle sert notamment à l’exécution de 86 juifs en août 1943. Un four crématoire permet d’éliminer les corps. Près de 22.000 personnes perdront la vie dans le camp du Struthof auxquelles il faut ajouter les 5.000 décès qui ont fait suite à l’évacuation du camp ("marche de la mort").
Immédiatement après la guerre, le camp devient un centre de détention pour les prisonniers de guerre et les collaborateurs.
Les procès qui se déroulent devant les tribunaux militaires en mai - juin 1946, en février 1947, en juin 1954 et en mai 1955 condamnent à mort les trois commandants qui se sont succédés à la tête du camp mais aussi 19 dirigeants SS des kommandos du camp, des SS et le médecin SS du camp. En mai 1954, deux autres médecins du Struthof sont condamnés à 20 ans de travaux forcés. Ils seront amnistiés l’année suivante.
Le site est classé monument historique en 1950. Le Mémorial de la Déportation est érigé entre 1957 et 1959, celui aux martyrs et héros de la déportation et la nécropole nationale le sont en 1960.
 
 
Lanterne des Morts
 
 
 
 
 
Mémorial
 
 
Nécropole nationale
 
Rouleau compresseur
 
Maison du commandant du camp
 
Mes commentaires:
Le lieu est relativement isolé au milieu d'une forêt. A l'extérieur du camp, la carrière de sable où avaient lieu certaines exécution et, quelques centaines de mètres plus loin, la résidence avec piscine (!) du commandant du camp. L'atmosphère est lourde comme si ces évènements tragiques avaient eu lieu très récemment. Cette visite s'impose pour ne pas oublier où conduisent l'intolérance, le rascisme et la haine.