Rocamadour (46)

Accrochée à une falaise dominant la vallée encaissée de l'Alzou, Rocamadour est située dans le département du lot au coeur du Haut-Quercy.
Rocamadour et ses nombreuses grottes sont déjà occupés au Paléolithique comme le montrent les dessins de la grotte des Merveilles.
En 1105, des documents indiquent l'existence d'une petite chapelle dans un abri de la falaise. En 1148, un premier miracle a lieu. Les pèlerins affluent. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fait construire des édifices religieux en utilisant les dons des visiteurs. Les travaux sont achevés à la fin du XIIème siècle. La statue de la Vierge noire date elle aussi du XIIème siècle. La cité mariale accueille de nombreux pèlerins: Henri II d'Angleterre, époux d'Aliénor d'Aquitaine (1159), Simon de Montfort, Blanche de Castille et Louis XI de France, Saint Dominique et Saint Bernard, Arnaud Amalric, légat pontifical pendant la croisade des Albigeois (1211).
En 1166, un corps intact est découvert. Il est présenté comme celui de Saint Amadour. A partir de 1172, 126 miracles sont répertoriés.
La fin du XIII siècle correspond à l'apogée du rayonnement de Rocamadour. Les constructions sont achevées avec notamment un château protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs. Des maisons fortes coté vallée constituent des remparts. La cité médiévale avec ses ruelles tortueuses est protégée par une série de portes fortifiées. Quatre hopitaux sont construits. Un escalier monumental conduit à l'esplanade des sanctuaires. Les trois étages de Rocamadour datent de cette période. Ils sont le reflets des trois ordres de la société: les chevaliers au dessus, les clercs religieux au milieu et les travailleurs laïcs près de la rivière.
En 1317, les moines quittent Rocamadour et le site est administré par un chapitre de chanoines. Rocamadour commence son déclin. Une reconstruction est initiée à partir de 1427 mais les ressources font défaut. Un énorme rocher se détache de la falaise et écrase la chapelle Notre Dame qui est reconstruite en 1479. En 1562, pendant les guerres de religion, des mercenaires protestants conduits par Bessonie et Marchastel pillent les édifices religieux et les reliques y compris le corps de Saint Amadour. Un deuxième pillage a lieu sous la Révolution.
Au début de XIXème siècle, les sanctuaires sont délabrés et envahis par la végétation, la plupart des commerçants ont quitté la ville et seuls trois sanctuaires sont encore en service. Il y a alors urgence à entreprendre des travaux de restauration mais aucun financement n'est accordé ni par l'état ni par la municipalité de Rocamadour. Rocamadour figure pourtant dans la liste des monuments historiques du Lot.
Début 1855, Jean-Jacques Bardou, évêque de Cahors, organise une grande loterie pour rassembler des fonds mais celle-ci ne réunit que le quart de la somme nécessaire aux travaux. Les travaux débutent néanmoins en 1858 sous la conduite de l'abbé Chevalt, prêtre architecte et archéologue. Ils concernent la cité religieuse et le château. Malgré les difficultés (accès difficile, terrain en forte pente, instabilité des terrains, pénurie de main d'oeuvre, épuisement des revenus de la loterie), les gros travaux de restauration dans le goût de l'époque (fascination romantique pour le Moyen-Age) sont bouclés en 1872.
Rocamadour est un site très ancien de pèlerinage à la Vierge Marie. A plusieurs reprises, une cloche miraculeuse aurait signalé par son tintement le sauvetage en mer de marins. Au terme du pèlerinage, les pèlerins gravissaient à genoux les 216 marches qui conduisaient à la cité religieuse. Ils y laissaient divers objets en ex-votos et obtenaient des indulgences s'ils recevaient les sacrements de la pénitence et de la communion à Rocamadour.
Aujourd'hui, Rocamadour avec ses 644 habitants (2014) est un site touristique majeur, l'un des plus visités de France avec 1.5 millions de visiteurs par an.
A voir: Basilique Saint-Sauveur etcrypte Saint-Amadour (classées au Patrimoine Mondial de l'Humanité), chapelles Sainte-Anne, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame où se trouve la Vierge Noire, Saint-Louis et Saint-Michel, palais des évêques de Tulle, chemin de croix qui conduit au château et à la croix de Jérusalem, où a été aménagé un belvédère.
 
 
 
Vestiges chapelle
 
 
 
 
 
 
Maquette de la cité médiévale, du sanctuaire et du château.
 
 
Sanctuaire
 
Porte
 
Cité médiévale
 
Palais abbatial
 
 
 
Enceinte sacrée
 
 
Basilique Saint Sauveur
 
 
Chapelle Sainte Anne
 
Chapelle Saint Blaise
 
Chapelle Saint Jean Baptiste
 
Chapelle Notre Dame
 
 
Vierge noire
 
 
Cloche miraculeuse / Ex-voto
 
 
Chapelle Saint Michel
 
Chapelle Saint Louis
 
Ex-votos
 
 
Chemin de croix
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Croix de Jérusalem
 
Panorama depuis le Belvédère
 
Château
 
 
 
 
 
 
Mes commentaires:
Accès facile et très bien indiqué. Nombreux parkings (le parking des Garennes semble gratuit ! Les 4 autres ?). Un plan du site est disponible à l'un des deux offices du tourisme (proximité de l'Hospitalet ou cité médiévale). Itinéraire en boucle qui permet de découvrir successivement la cité médiévale, le sanctuaire, l'enceinte sacrée, le chemin de croix et le château. La promenade sur les remparts du château ne coût de 2 euros. Elle permet une vue panoramique exceptionnelle. Retour avec plusieurs belvédères offrant un magnifique panorama sur la vallée. Site remarquable et incontournable du Lot. A faire absolumment en y consacrant une grosse demi-journée.
NB: JRR TOLKIEN n'avait sans doute pas besoin de venir à Rocamadour pour écrire son célèbre ouvrage "Le Seigneur des Anneaux" mais on jurerait qu'il s'en est inspiré lorsqu'il décrit la ville de Minas Tirith. Cependant, pas de Gandalf le Blanc chevauchant au grand galop les rues de la cité médiévale lors de mon passage en août 2017 !