Albi (81)
 
Préfecture du département du Tarn, Albi comptait près de 51 000 habitant en 2022. Surnommée la "ville rouge" du fait des briques ocres apparentes de son centre historique, elle est parcourue par le Tarn et certains de ses affluents.
Les bifaces, racloirs et les choppers retrouvés lors de fouilles montrent que les premiers hommes s'installent sur les bords du Tarn attirés par l'abondance d'eau et de galets. Les objets en bronze puis en fer retrouvés dans les environs d'Albi sont le témoignage d'une occupation constante : navigabilité du Tarn, proximité de vallées fertiles, richesses minières exploitables. Durant la seconde moitié du IVème siècle avant JC, les Rutènes, des gaulois, occupent un large domaine d'Albi à Rodez.
En 120 avant JC, la région est conquise par les romains mais Albi conserve son caractère de petite cité gauloise et devient un lieu d'échange et de transit de nombreuses marchandises et de voyageurs. Elle est occupée par les wisigoths (418) puis les francs (507). En juillet 666, elle est ravagée par un incendie.
Au Moyen-Âge, Albi est un oppidum entouré de murailles. Elle constitue un centre du mouvement religieux cathare. Ce mouvement progresse rapidement malgré les missions et prédications des prêtres de l'Eglise catholique romaine. Le catharisme est violemment réprimé lors de la croisade contre les Albigeois. Albi passe dans le camp catholique sans résistance. La construction du palais épiscopal fortifié de la Berbie et de l'imposante cathédrale Sainte Cécile ancre la ville dans le giron de l'Eglise. Elle devient un important centre culturel connu pour son scriptorium. Au XIVème siècle, la ville est divisée en six quartiers entourés de murailles. Le pont Vieux est fortifié avec un pont-levis à chaque extrêmité. Dans les faubourgs sont construits des moulins à céréales, à foulons ou actionnant des forges et des tanneries.
A la Renaissance, la cité propère grâce à la culture du pastel, plante servant à faire un colorant bleu très recherché. On construit de nombreuses demeures et hôtels particuliers. L'installation de Neumeister, maître-imprimeur collaborateur de Gutenberg, permet l'ouverture d'un des premiers ateliers d'imprimeurs de France après celui de Paris et Lyon. Au XVIème siècle, de nouveaux troubles surgissent avec l'avènement du calvinisme en France vers 1540. Le 25 février 1560, Albi organise une grande procession expiatoire. La régente Catherine de Médicis nomme son cousin Laurent Strozzi au siège épiscopal. Ce dernier est chargé de défendre la ville contre les protestants. Le massacre de la Saint Barthélemy se répète à Albi le 5 octobre 1572. La ville adhère à la fronde politique de la Ligue. Vers 1581, en plus des guerres de religion, la peste fait des ravages dans Albi. En 1593, les Etats de la Ligue ont lieu et le palais de la Berbie devient une place forte armée jusqu'en 1598, date à laquelle la Ligue s'éteint après la nomination de Henri IV de France en tant que roi de France. Le XVII siècle est marqué par le déclin économique de la ville et de sa région. La verrerie, la tannerie et le tissage ne permettent pas de compenser le déclin du pastel. A la Révolution, Castres devient le chef-lieu du nouveau département du Tarn en 1790 mais, dès 1797, Albi en devient le chef-lieu. Les biens du clergé sont vendus, le couvent des Carmes devient l'actuel palais de justice, le couvent des Cordeliers est transformé en prison, les archives du clergé sont brûlées en 1794. Le palais de la Berbie devient le siège de l'administration départementale et le restera jusqu'en 1823. Le chemin de fert arrive à Albi le 24 octobre 1864. La métallurgie s'implante au Saut du Tarn entraînant le création de fonderies. La verrerie ouvrière d'Albi est fondée en 1896 grâce à une souscription nationale encouragée par Jean Jaurès. La chapellerie d'Albi est l'une des premières de France au XIXème siècle.
Pendant la Seconde guerre mondiale, le régime de Vichy créé à Albi un Centre de rassemblement des étrangers. Jean-Joseph Moussaron, archevêque d'Albi, organise l'accueil de réfugiés juifs dans certaines institutions catholiques locales et nomme secrètement des aumôniers dans les maquis. Arrêté par la Gestapo en juin 1944, il est emprisonné à Toulouse. Il est accueilli triomphalement à la libération.
Aujourd'hui, Albi est un pôle d'innovation prometteur avec l'école des mines d'Albi-Carmaux et l'institut national universitaire Jean-François Champollion. Albi est le deuxième pôle économique de l'ex-région Midi-Pyrennées grâce notamment aux laboratoires Pierre Fabre et à plusieurs sous-traitants de l'avionneur Airbus. La ville met en avant ses atouts naturels et culturels pour développer le tourisme. L'ensemble architectural de la cité épiscopale d'Albi figure au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2010. Cet ensemble comprend la cathédrale Sainte Cécile, le palais de la Berbie, l'église Saint Salvi, son cloître, les rives du Tarn ainsi que le pont Vieux.
 
Vues depuis le pont du 22 août 1944
 
 
 
 
Vues depuis le pont Vieux.
 
 
 
 
 
Vue depuis le pont SNCF
 
Place Sainte Cécile
 
 
 
La cathédrale Sainte Cécile est la plus grande cathédrale de brique du monde. Elle a été construite entre 1282 et 1480 avec un donjon qui culmine à 78 mètres de haut. Des escaliers conduisent à un porche-baldaquin foisonnant de sculptures du XVème siècle. A l'intérieur, richesse éclatante avec nef de cent mètres de long, grande voûte entièrement peinte à la Renaissance de trente mètres de haut, 178 statues dont 70 angelots dans le choeur, jubé qui date de 1485 avec des motifs ciselés dans du calcaire, grandes orgues du XVIIIème siècle, le Jugement Dernier peint à la fin du XVème siècle, choeur avec fresques des XV et XVIèmes siècles et importante statuaire polychrome dans les couloirs du déambulatoire, trésor dans une chapelle haute de la cathédrale.
 
 
 
 
 
 
Le Jugement Dernier
 
 
 
 
 
 
 
Jubé
 
 
Trésor
 
 
 
 
 
 
Christ de la Parousie
 
Charlemagne / Constantin
 
Sanctuaire du Choeur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Construit à partir du XIIIème siècle, le palais des évêques ou palais de la Berbie (Berbie signifiait "évêché" en langue d'oc) a été maintes fois transformé. Ancienne forteresse, il a perdu une partie du sommet de son donjon. Le chemin de ronde a été transformé en chemin de promenade. Il abrite le musée Toulouse-Lautrec depuis 1922. Il détient la collection publique de Toulouse-Lautrec la plus importante au monde. Le musée a en effet récupré le fonds d'atelier de l'artiste ce qui correspond à toutes les oeuvres dont personne ne voulait à l'époque car jugées trop subversives.
 
 
 
Autoprotrait, 1880 / Routy à Céleyran, 1882
 
Cheval de Trait à Céleyran, 1881 / Deux Cheveaux menés en Main, 1882
 
Cheval Blanc Gazelle, 1881
 
La comtesse A de Toulouse-Lautreec, 1882 / Etude de Nu, Femme assise sur un Divan, 1882
 
Comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, 1883
 
M. Désiré Dihau, 1890 / Gabrielle la Danseuse, 1890
 
Femme qui tire son Bas, 1894 / Marcelle, 1894
 
Au Salon de la Rue des Moulins, 1894 / Au lit, 1894
 
Jardin de Paris, Jane Avril, 1893 / Moulin Rouge (La Goulue), 1891
 
Le Doacteur Tapié de Céleyran, 1894 / La Revue Blanche, 1895
 
A la Toilette, 1898 / Tonneau attelé d'un Cob, 1900
 
Cascade, Scène de Pêcheurs, Pierre-Joseph Wallaert, 1786 / Intérieur du Jubé de la Cathédrale d'Albi, Jacques Nelly, début du XXème siècle
 
Paysage aux environs de Carnac, Pierre Guastalla
 
Baigneuse allongée, Joseph Rivière
 
Torse de femme vu de dos, Willy Gimmy
 
Chemin aux Baux, Yves Brayer, 1956 / Le Jardin de la Montagne Saint Clair, François Desnoyer
 
/ Le Port de Naples, Jules Cavaillès / Les Pavots, Jules Cavaillès
 
Paysages d'Albi, Edouard Julien
 
Scène mythologique, François Gauzi / Paysage de Collioure, Georges-Daniel de Monfreid
 
Le Seine à La Frette en Automne, Albert Marquet, 1938 - 1939 / Un Dimanche à Honfleur, Othon Friesz, 1907
 
Intérieur à Ciboure, Henri Matisse, 1940
 
Paysage aux Iris, Michel Larionov
 
L'église Santa Maria della Salute à Venise, Francesco Guardi / Intérieur du palais des Doges à Venise, Jules-Romain Joyant, 1837
 
Moutons au pâturage, Paul Gelibert
 
 
 
 
 
Ambassadeurs, Aristide Bruant dans son cabaret, 1892
 
Le jardin de la Berbie prend place au coeur des anciens remparts transformés en promenade avec un belle vue sur le Tarn.
 
 
 
 
 
 
 
 
Le cloître et la collégiale Saint Salvy a été édifiée du XI au XIIIème siècle avec des colonnes romanes et gothiques, clocher-donjon, calcaire blanc et brique rose.
 
 
 
 
Place du cloître Saint Salvy
 
 
Place Saint Saverne
 
Place du Château
 
 
Maison Enjalbert
 
Hôtel Reynes
 
Maison du Vieil Albi
 
 
 
Place de l'Ort en Salvy
 
Les Halles
 
 
 
 
 
 
Place du Vigan
 
Statue Lapérouse
 
Place Lapérouse
 
Grand théâtre
 
Eglise de la Madeleine
 
Mes commentaires:
Ville coup de coeur découverte en plusieurs jours depuis l'hôtel Rive Droite situé à 15 minutes à pied du centre ancien. Hôtel simple mais propre et confortable. Le petit déjeuner buffet bien que très cher est particulièrement copieux.
Trois circuits à pied sont proposés par l'Office du Tourisme : Pourpre (Centre ancien), Or (Hôtels particuliers et développement de la ville) et Azur (Point de vue panoramique sur la Cité épiscopale. L'Albi City Pass (15 euros à l'Office du Tourisme) est amorti après la visite de la cathédrale Sainte Cécile et du musée Toulouse-Lautrec. Il permet en outre d'obtenir des réductions dans quelques commerces et restaurants et même une dégustation de chocolats chez Michel Belin, artisan chocolatier (Albi et Japon).
La cathédrale est immense et austère vue de l'extérieur mais éclatante de mille richesses à l'intérieur. L'Albi City Pass permet l'accès au trésor et au choeur avec un audio-guide indispensable pour une visite captivante. Le jardin de la Berbie est un lieu à visiter tôt le matin pour bénéficier d'une belle luminosité avant l'arrivée des touristes. Promenade et moment de détente sur les berges du Tarn très agréables.